En ce moment, Nexus est un foutu paradis. Techniquement, c’est un système de l’UEE ; donc les biens privés et publiques, ainsi que les capitaux y transitent, ce qui représente des tonnes de cibles potentielles et à peine trois sauts à faire pour disparaître avec le butin dans un système non-revendiqué. T’ajoutes à ça l'obsession actuelle du gouvernement à réaffecter les forces de sécurité de Nexus à la frontière Vanduul et on arrive à l’antre absolu du crime. Un système en or pour le pillage, tant qu’on attire pas trop l’attention dessus.

Mais ce rêve risque de très vite s’envoler si les bandes de pirates de bas étages qui y sévissent continuent d’ouvrir leurs grandes gueules et attirent l’attention de l’UEE sur le système. Sérieusement, ce qui se passe là, c’est pas bon pour les affaires et c’est franchement mauvais de chez mauvais pour les autres opérations.

Vous voyez, j’avais un joli coup en vue dans Nexus. Ça s'annonçait pas facile, mais je m’étais trituré les engrenages là-dessus. Le boulot nécessitait de la patience, de la subtilité et le bon éventail de compétences. J’ai même dû traverser la moitié de l’univers pour obtenir un vaisseau spécial avec des identifiants propres, et des composants overclockés provenant des Screaming Galsons d’Odin. Pour parler de mon équipe ; des malades, tous, mais sacrément bons dans leurs domaines. Vous voyez, les équipiers professionnels ne peuvent pas juste être cooooomplètement allumés, les gamins. Il faut aussi qu’ils soient retors et compétents.

Après avoir dilapidé une tonne de fric et de temps dans le plan de Nexus, j’étais enfin prêt à passer à l’action. J’ai donc fait la première chose que n’importe quel pro ferait, couper le relais de communication couvrant le secteur où je m'apprêtais à tendre mon piège. Je ne voulais pas que l’ECN capte le moindre gémissement plaintif. Notez que j’ai dit “couper” le relais de communication et non le détruire, c’est pourtant exactement ce que quelqu’un décida de faire au moment où j’étais en SEV à l’intérieur.

En gros, j'venais juste de désactiver le relais quand la structure à reçu un coup massif. J’avais aucune idée de ce qu’il se passait, je commençais déjà à tracer ma route vers la sortie avant que tout ne se disloque. Pendant ma fuite, je me demandais qui pouvait bien être le type qui attendait à l’extérieur pour me tuer. Le tuyau que j’avais eu pour ce job était un piège de l’Advocacy ? Il y avait une autre équipe sur le coup ?

J’ai dégainé mon pistolet en m’approchant lentement de la sortie. J’étais sûr que quelqu’un guettait l’issue pour m’allumer la gueule, du coup j’étais resté dans l’ombre et j’avais rampé sur le sol pour m’approcher de ce qui n’était, au final, qu’un espace vide. L’absence d’embuscade me fit réaliser que l’attaquant devait sûrement ignorer que quelqu’un était à l’intérieur puisque je m’étais pointé là discrètement et que j’avais posé mon vaisseau à l’abri des regards, sous l’un des gros panneaux rutilants qui s’étendaient depuis le relais.

C’est là que j’ai vu ces enfoirés pour la première fois. Une bonne vingtaine de raclures en Dragonfy bourdonnant du coté opposé du relais de communication. Certains utilisaient leur vaisseau pour tirer sur le relais pendant que d’autres étaient occupés à poser des explosifs. C’est alors que j’ai remarqué un membre de l’équipe de démolition qui se dirigeait à l’endroit de la structure qui était relié avec le panneau où je me planquais. Ils n’avaient pas encore repéré mon vaisseau, mais je savais que si cette section explosait, mon vaisseau pourrait être endommagé, ou pire, envoyé à la dérive dans l’espace bien trop vite pour que je le rattrape.

J’ai rejoint mon vaisseau aussi vite que possible et j’ai grimpé dedans. L’idée de tirer sur l’équipage du Dragonfly me traversait justement l’esprit quand, soudainement, ils s'éloignèrent en trombe du relais. J’ai d’abord cru qu’ils m’avaient repéré et qu’ils préparaient une attaque groupée. Puis là, révélation, ils allaient tout faire sauter. J’ai rapidement foutu les gaz et activé le Quantum Drive. Le relais a explosé en milles morceaux au moment où mon QD s’est enclenché, m’emmenant rapidement hors de danger.

OK, bien-sûr que j’étais assez saoulé par cette expérience de mort imminente, mais ce qui m’a vraiment foutu les boules c’est qu’après toute cette préparation, la zone allait grouiller de forces de l’ordre à la recherche des responsables. Mon coup était aussi juteux que mort né. Je tiens à dire que même le bas du panier des criminels sait qu’il ne faut pas détruire un relais de communication ; il faut le désactiver. Le piratage n’est pas bien compliqué, un minimum de savoir faire et hop, ce secteur de l’espace est déconnecté jusqu’à ce que la compagnie envoie un blaireau pour tout réparer.

Mais à la seconde où un relais est détruit, la compagnie, la police, et peut-être même l’Advocacy ou les militaires sont alertés. Au lieu de plonger ce secteur dans l’ombre, il se remplit des types que l’on ne veut surtout pas voir ici. Comment cet équipage de Dragonfly ne pouvait-t-il pas piger ce point élémentaire ? Ces maudits pirates m’ont déconcerté, du coup je me suis renseigné à leur propos.

J’ai découvert que cette équipe était l’une des nouvelles bandes de Nexus. S’appelant eux-mêmes la Cannae Cavalry, leur M.O. (Modus Operandi, NDT ) se résume en un seul mot : chaos. Ce relais qu’ils ont attaqué alors que j’étais à l’intérieur ? Ouais, c’est un des nombreux qu’ils ont détruit récemment. Le truc c’est que la CC est très remontée contre l’UEE qui s’établit dans le système et que tout faire péter c’est devenu leur très subtil moyen de protestation.

Eh ben, la voilà ma réponse à la Cannae Cavalry — BORDEL ARRÊTEZ ! Détruire les relais, ça craint pour ce qu’on fait. Je sais que vous avez probablement grandi en rêvant de voir un repaire de Cathcart porter votre nom, ou que la bande contrôlant la station en ruine vous fasse la révérence, mais devenir le meilleur du pire des pirates que vous pouvez être ne veut pas forcément dire cramer tout ce que vous touchez, croyez-moi. C’est comme ces pilotes débutants qui ne retirent jamais leur doigt de la gâchette et qui font surchauffer leur blaster avant d’avoir pu placer le moindre tir.

Si vous voulez survivre et réussir dans l’espace hostile, vous ne pouvez pas tout ramener à la mort, à la destruction et au chaos. Il s’agit plus de contrôle, d’astuce et de cruauté. C’est une leçon qui m’a coûté cher.

Donc si vous êtes un membre de la Cannae Cavalry, ou que vous connaissez quelqu’un qui en est, vous feriez mieux d’apprendre que voler allègrement en tirant sur n’importe quoi ou n’importe qui, c’est pas le bon moyen pour se faire un nom. Continuez comme ça et vous n’attirerez pas seulement la colère de l’UEE mais pire encore... la mienne.

B0otyCall terminé!

FIN DE TRANSMISSION