The Void Rats part.2

Les void Rats s'étaient finalement assemblés en escadron, faisant leurs dents lors de patrouilles anti-contrebandier près de la ceinture d’astéroïde du système Nexus. Jusqu’à présent leur missions avait été mouvementées, violentes et couronnées de succès. L’objectif était simple, attraper les esclavagistes qui passaient dans le coin avec leur malheureuse cargaison, libérer les captifs et s’occuper de leurs geôliers. Que les esclavagistes finissent aux mains de l'Advocacy ou soient transformés en poussière spatiale importait peu. On recevait quelques petites félicitations supplémentaires, au mieux.

Naya Antoinette, Lieutenant Commandant dans l’UEEN et Chef d’escadron des Void Rats, s’en accordait parfaitement. Il y a certaines activités plutôt répugnantes qui ont cours parmi les habitants de l’UEE, et elle les désapprouves pour la plupart. Mais l’idée de garder prisonnier une créature sensible et la forcer à travailler ou à servir leurs maitres était l’une de celle qui lui donnait la chair de poule et lui faisait bouillir le sang comme une barre de radium. Elle était un bon pilote, un bon officier, et avait apprise qu’elle pouvait être une redoutable guerrière, bien qu’elle n’appréciait pas particulièrement le fait de tuer, elle voyait plutôt cela comme faisant partie de son travail. Et elle était rudement douée dans ce travail.

Dans cette mission, elle trouvait réellement ce qu’elle recherchait, recevant même les louanges de l’Amiral Hackbarth la semaine passée. Les Void Rats étaient son premier commandement, et à force de combats, d’entrainements et d’assiduité, elle avait fait des Void Rats un escadron de vétéran, peut être même d’élite. C’étaient les Void Rats, et c’étaient les siens.

Chaque fois qu’elle avait la chance de mettre hors d’état un esclavagiste, d’en attraper un les mains dans le sac dans son sale et brutal trafic, elle ressentait un grand sentiment de réussite comme elle n’en avait jamais ressentie dans aucune autre action de sa vie. A présent, anticiper une nouvelle opportunité lui donnait littéralement une soif de sang qui lui parcourait le corps.

Ses détecteurs venaient de clignoter brièvement, montrant un possible signal énergétique au milieu des astéroïdes, mais son expérience et son instinct lui disaient qu’il s’agissait d’une cible réelle.

«D-Jack !» aboya-t-elle dans son communicateur. «Emmène la section B aux abords de ce champs de rocher, mettez vous a 2 millions de kilomètresà la limite orbitale. Et attendez que quelqu’un mette le nez dehors. Section A suivez moi.»

Elle utilisa adroitement ses commandes et tourna son F7 Hornet vers un interstice entre deux gros astéroïdes. L’ordinateur d’assistance au vol et le pilote automatique donnaient leur feu vert pour voler en ligne droite, mais elle n’avait jamais fait confiance à des machines pour ce qui était des manœuvres techniques que nécessite la navigation à l’intérieur d’un champ d’astéroïde. Comme tout pilote raisonnable et compétent, elle faisait confiance en ses compétences et en ses réflexes dans les situations périlleuses comme celle ci pouvait potentiellement le devenir.

Des jets de fusions pulsèrent dans sa vision périphérique quand son second, le Lt. Darrison Jackson, vola au dessus de la limite du champ d’astéroïde. Les Huit F7 qui composaient la section B volaient en formation serrée, à une centaines de clicks de la limite du champ, et Antoinette savait qu’ils seraient en position dans quelques minutes.

«Formez la colonne les gars,» ordonna-t-elle, virant pour amener son Hornet autour de la surface éloignée d’un astéroïde. Elle gardait en vue l’espace devant elle, comptant sur ses détecteurs pour lui indiquer toutes signatures qu’ils pourraient repérer. Le chef d’escadron était déjà presque certaine d'avoir repérer un vaisseau esclavagiste plus tôt, mais alors qu’elle volait parmi les rochers à la dérive, avec ses sept ailiers qui la suivaient à la file comme une longue queue, elle commença à avoir quelques doutes.

«Allez reviens sur le scanner,» murmura-t-elle, en continuant de regarder l’espace au travers du plexi des vitres de son cockpit. Le scanner, obéissant, relaya l’image du contact sur son HUD, et elle vit a nouveau un scintillement révélateur de deux échappements de moteurs juste avant que le point de contact ne disparaisse de vue. Ses doutes disparurent. C’était certainement un grand et rapide navire, et la seule explication pour que ce type de navire vole au milieu des astéroïdes, c’était qu’il transgressait la loi. Si il ne transportait pas d’esclave, il transportait sans doute d’autres marchandises de grandes valeur et/ou de la contrebande hautement illégales.

Sans bouger les yeux, elle vérifia le HUD en temps réel et vit que ses armes étaient chargées. Mais elle espérait ne pas avoir à les utiliser pour tuer. Les Rats s’étaient entrainés à des manœuvres et une tactique spécifique pour affaiblir leur cible par des tirs précis aux boucliers et aux propulseurs. Tuer ces bâtards serait juste trop facile, et vaporiser le navire de ces trafiquants signifierait tuer aussi les innocents esclaves à son bord. Au lieu de cela, elle voulait affaiblir assez le navire pour pouvoir utiliser une de ces nouvelles armes non létale, le grappin PCR-880. Le réseau Ionic d’ASD, avait prouvé son efficacité dans la capture des vaisseaux suspects après que leurs boucliers ait été coupé. La tactique avait fonctionné plusieurs fois, résultant en quatre cargaison d’esclaves libérés et quatre équipages d’esclavagistes livrés a l’Advocacy. Qui sait ; à ce rythme là ; les Void Rats pourront peut être peupler leur propre monde prison avec les pires déchets de l’univers ?

Un clignotement sur le détecteur attira immédiatement toute son attention, une signature thermique, qui bougeait profondément dans le champ d’astéroïde, le navire volait dangereusement et rapidement. Elle se dirigea vers lui, passant au travers un tas de gros rochers, qui orbitaient en formation serrée. Elle lança ses moteurs, sachant sans même regarder, que les sept autres Hornets la suivait juste derrière elle.

«D-Jack,» dit-elle à son com, en murmurant inconsciemment. «Ils se dirigent vers l’espace profond. Amenez votre section dans le champ d’astéroïde et retrouvez nous de l’autre coté.»

«Roger, chef.» répondit le jeune pilote. Pour une fois il semblait diablement sérieux, et Antoinette senti un sursaut de soulagement. Ce n’était pas le moment de plaisanter. Une des brimades qu’elle reprochait à Jack en de nombreuses occasions.

La signature s’alluma à nouveau sur ses scans et elle accélérait, puis vira et passa au travers d’un autres amas d’astéroïdes. Elle se rapprochait maintenant, et le scanner lui avait montré près d’une douzaine de propulseurs brillants a l’arrière de la cible. A juger par les nombreux propulseurs de manœuvres, elle supposait qu’il s’agissait d’un navire de classe Cutlass, mais il était toujours trop loin pour un visuel.

Mais les Void Rats réduisirent la distance rapidement. Le champ d’astéroïde mincissait au fur et à mesure qu’ils approchaient de la limite de la ceinture, et les agiles Hornets virevoltaient autour des obstacles. Le Cutlass était plus gros, mais c’était un appareil très maniable lui aussi, procédant avec une approche plus prudente. Naya se demandait si son capitaine était hésitant ou manquait d’expérience, ou peut être n’avait il pas réalisé qu’il était poursuivi. La surface étoilée de l’espace profond apparut finalement devant elle, et avant que l’esclavagiste n’y pénètre, elle poussa à fond sa manette des gaz. Le F7 bondit comme si il était vivant, et Naya senti la force G la pousser contre son siège malgré l’effet des compensateurs inertiels. C’était une bonne sensation.

Elle donna rapidement ses ordres, sachant que ses Rats répondraient rapidement. «Nous l’avons maintenant, section A approchez vous rapidement. Jackson, où êtes vous avec la section B ?»

«On vient juste de sortir, à un million de kilomètres,» La voix du lieutenant paraissait rassurante. «Je l’ai sur les scanners, et je vous vois aussi chef... Chef, attention!»

«Quoi ?» demanda Antoinette, le mot faisait toujours écho dans son casque quand son scanner s’activa, bipant l’écho d’un contact. «Il y a un autre vaisseau ici !» Dit-elle, alertant son équipe qu’un contact approchait a tribord, sur leur flanc, alors que les huit chasseurs serpentaient l’un derrière l’autre hors de la ceinture d’astéroïde.

Et droit dans une zone mortelle. Le premier navire à disparaitre fut le Cutlass qui se disloqua en particules blanchâtres. Le viseur de Naya filtra automatiquement le flash, qui l’aurait sans doute aveuglée si elle n’avait pas porter son affichage facial. Et malgré le masque opaque, elle pu voir des morceaux du Cutlass briller de blanc et passer en trombe tels des météores, se dispersant de l’endroit où le navire avait explosé. Sur le coup, elle pensa que le navire avait été touché par une arme qu’elle n’avait pas vue. Ce n’est que plus tard qu’elle déduisit qu’il devait être inoccupé, piloté à distance. En d’autres termes, juste un simple appât pour amener les Rats dans un piège.

Et ils étaient bel et bien piégé. Instinctivement elle força son F7 à faire un virage serré, sentant a nouveau les G la pousser dans son siège. Elle voyait maintenant le reflet de l’image d’un navire au design inconnu entouré d’un reflet argenté, parfaitement positionné pour une attaque de flanc et s’approchant à présent des Rats, alors que les 8 chasseurs émergeaient du champ d’astéroïdes à la file indienne. Des tirs de rayons énergétiques et de roquettes apparurent de la demi douzaine de point d’emport du chasseur d’embuscade, et elle sentie un frisson d’horreur quand elle vit le Hornet de son ailier, a quelques clicks derrières elles, disparaitre dans un flash d’explosion et de lumières.

Durant une poignée de secondes, elle vit le pilote, le visage candide de Winngut, le gamin venait de sortir de l’académie, il avait grandi sur un de ces monde industriel. Il avait confiance en elle, et elle l’avait prit comme ailier à cause de son manque d’expérience. C’était la première fois qu’elle perdait l’un des leurs, et un sentiment de culpabilité lui ravagea les tripes.

Impitoyablement, elle bloqua ses émotions, les remplaçant par de la rage. «Amène toi, espèce de fils de pute !» cracha-t-elle pratiquement au chasseur argenté. «Prend ça dans la gueule !»

Ses canons gatling jumelés crachèrent des volées d’énergies droit sur la cible, mais les boucliers de l’attaquant étaient surprenant de puissance et les tirs se dissipèrent en vagues de lumières. Un autre tir de barrage éructa de l’ennemi, au moins six, peut être neuf armes tirant en même temps. Un flash à l’arrière indiqua au chef d’escadron qu’un autre de ses Hornets avait été balayé de l’espace.

Elle vérifia derrière elle et vit avec horreur, que le F7 numéro quatre avait viré violemment et était entré en collision avec le numéro Cinq, les deux navires disparurent dans un grand flash de lumière. La moitié de la section, disparue ! Quatre pilotes morts... Et elle ne savait même pas encore qui était l’ennemi.

Ses propulseurs continuaient d’accélérer, et elle se rapprochait rapidement à une vitesse suicidaire. Le navire argenté glissa sur le coté avec une incroyable maniabilité, et elle ne put rien y faire, c’était comme une araignée qui se déplaçait rapidement sur le coté. Son propre Hornet vibra sous le coup d’une roquette, mais au moins ses boucliers tenaient bon. Elle fut secouée, presque assommée, mais son Hornet passa comme une balle devant le mystérieux chasseur, et il répondait toujours aux commandes, il était toujours capable de voler.

L’araignée argentée s’éloigna, laissant Antoinette loin derrière alors qu’elle finissait son long virage à grande vitesse. Elle vit deux autres flash au centre d’un bouquet de débris grandissant et elle comprit, sans vraiment y croire, que le chasseur six et sept de sa section de huit navires venaient d’exploser en morceaux.

L’araignée argentée filait, contournant le flanc des astéroïdes.

«Larraine,» Hurla-t-elle au dernier chasseur de sa section. «Suivez moi !».

«A vos ordres, chef,» répondit le pilote vétéran. Cela aurait dû être rassurant, mais cela l’effraya encore plus ; «vais-je le faire tuer lui aussi ?» En dépit de sa peur, les deux chasseurs foncèrent à la poursuite de l’araignée d’argent.

Bien plus loin, au moins à 1000 clicks, son détecteur repéra huit signatures de moteurs supplémentaires, alors que Darrison Jackson dirigeait les Hornets de la section B des Void Rats, hors de la ceinture d’astéroïde. Le jeune lieutenant devait avoir analysé le combat, puisque tous ses vaisseaux avaient tourné instantanément. Comme huit points de lumière, ils formaient une parfaite double formation en diamant et avançaient pour couper la route de l’araignée argentée.

«Choppez moi ce bâtard !» hurla Naya. Cette fois, elle avait prit le temps de couper son com avant, elle savait que cet ordre n’était pas nécessaire. Au lieu de cela, elle se concentra a dériver toute la puissance possible vers le propulseur de son Hornet, mais même avec une accélération maximale, elle pouvait voir l’araignée s’éloigner d’elle et de Lorraine. «Faites attention, Il est dangereux !» envoya-t-elle au Lieutenant, réalisant que le mot «danger» était loin de décrire avec justesse la menace mortelle et la sauvagerie de cet étrange vaisseau. Elle pouvait juste regarder, tandis que Jackson dirigeait les huit F7 de sa section dans un violent affrontement contre le mystérieux navire poseur d’embuscade. Huit navires contre un. Les lasers et les roquettes tiré par les chasseurs de l’UEE, étaient clairement visibles par le chef d’escadron alors qu’elle se rapprochait. Elle pouvait juste supposer que l’araignée argentée devait répliquer avec tout ce qu’elle avait. Les boucliers s’allumaient sur le navire a plusieurs ailes, tandis que les impact et tirs atteignaient leur cible, mais ils touchaient pour être absorbés par ce qui semblait être a l’évidence un écran de haute puissance extrêmement efficace.

Ensuite, un autre flash blanc s’illumina, un autre chasseur ; un des pilotes de Naya Antoinette ; explosait en débris sous les coups du mystérieux assaillant. Encore un flash de plus, un Hornet et un pilote réduit en poussière cosmique. «Non !» hurla le chef d’escadron, sa voix enrouée, son esprit assailli par un sentiment d’incrédulité. Cela ne pouvait pas réellement arriver ! Les deux derniers morts laissèrent un trou dans la double formation en diamant et l’araignée argentée se glissa au travers. Jackson et ses cinq F7 restant commencèrent leurs long virage a haute vitesse, mais la vitesse de l’attaquant était trop grande et il suivait déjà le cap que les autres devaient encore tourner pour suivre.

Deux minutes après, Antoinette et Lorraine avaient presque rejoint les six chasseurs de la section B. Mais à cet instant, l’araignée n’était plus qu’un pâle reflet sur les scanners, déjà à des douzaines de millions de kilomètres de là. Les Hornets survivant se sont alors regroupés autour du chef d’escadron, mais alors même qu’ils se lançaient à sa poursuite à pleine vitesse Elle put voir le mystérieux attaquant plonger dans le fatras de la ceinture d’astéroïdes.

«Non !» murmura-t-elle à nouveau, mais elle devait faire face à la réalité. La moitié des Void Rats avaient été décimés en quelques minutes, et ils ne savaient même pas qui en était responsable.

* * *

Darrison Jackson se tenait a coté de Naya, tandis que l’équipe de contrôle d’incendie arrosait les épaves brulantes de leurs Hornets qui se tenaient sur le pont du hangar de la station orbitale. Le feu à l’intérieur de la navette de l’AFRICANUS était déjà maitrisé. A contrario des émotions d'Antoinette qui brulaient comme une fournaise, à en juger par son visage. Il n’y avait aucun doute, qu’elle luttait contre les mêmes souvenirs amers qui revenaient tel un voile assombrissant ses pensées. «C’était le même navire, n’est ce pas ?» répétant la même question au Lieutenant, son ton était accusateur. Ses nerfs étaient tendus comme les cordes d’un ring, mais le jeune pilote fit un incroyable effort pour restreindre l’agressivité de sa réponse. «C’est bien ce qu’il me semble, chef,» grommela-t-il. «Le contour argenté, tous ces ailerons dans tous les sens, des boucliers incroyables aussi.».

«Il est arrivé avec les autres attaquants, de ce faux transporteur de minerais,» constata-t-elle, comme si elle confirmait les faits dans son esprit. Jackson secoua la tête. Le grand navire qu’ils avaient prit pour une barge de minage s’était approché après avoir lancé ses escadrons d’attaquants. A présent il rodait dehors, à une douzaine de clicks. Certains des attaquants étaient déjà retournés à bord du porte-vaisseau, sans doute pour faire le plein d’armes et d’énergie. Mais l’escadron ennemi, c’est à dire deux douzaines de navires plus cette araignée argentée, n’avaient sans doute pas été vaincus et Jackson savait qu’ils allaient revenir.

«Nous pensions au début qu’il s’agissait peut être d’un navire vanduul, mais ici, dans le système Centauri ?» le chef d’escadron se posait des questions a hautes voix. «Je ne saurai le dire avec exactitude.» Admit Jackson. «Cette araignée argentée ne ressemble pas du tout à un navire vanduul, ni à rien de ce que j’ai entendu a leur propos d'ailleurs.» Ils se tournèrent tous les deux pour regarder l’espace au travers de la vitre du sas. Le maitre MacClean arriva derrière eux. Jackson ne réalisa pas que MacClean était présent jusqu’à ce que le vieil homme parle.

«Merci Lt. vous avez vraiment sorti mon gros cul du feu.»

Jackdon avait grimpé au travers des flammes pour sortir le quartier maitre et son timonier blessé hors de l’épave de la navette en feu. Le pilote fut touché, mais il ne put que hausser les épaules. «Vous auriez fait la même chose pour moi.»

Mac hocha la tête, c’était entendu. Il fit un signe de la main vers les lumières qui clignotaient dans l’espace. L’AFRICANUS, le navire de soutien des Void Rats et leur quartier général provisoire semblait se porter plutôt bien, l’escadron d’attaque ennemi lui avait juste pincer les flancs, comme un rats des sables essayant de mordre un bœuf des rivières.

«Regardez là bas.» dit le chef, pointant son doigt. Jackson vu l’araignée argentée filer à l’opposé de la station orbitale et se regrouper avec les chasseurs plus petits. Alors qu’ils regardaient ces navires se diriger vers le porte vaisseau de soutien. Mais tous savaient que l’attaque n’était qu’en pause, Quand l’ennemi aurait ravitaillé ses chasseurs, ils reviendraient, c’est certain.

«Il faut qu’on se fasse ce fils de pute,» dit le NCO d’un ton brusque, qui ne laissait aucune place aux arguments.

«Peut être ne l’avez vous pas remarqué, mais nos Hornets sont bons pour la casse.» Répondit le chef d’escadron. Jackson fut surprit par le vide d’émotion sur son visage. Elle se remémorait la mort de ses pilotes, il y a moins d’un an, abattus par les mains de ce même tueur argenté. Chaque fibre de son être semblait résonner de la même froide détermination mais la frustration et l’impuissance prenaient le dessus. «Il nous faut un navire !»

«On peut réquisitionner un navire civile.» répliqua Mac, calmement. «Disons, cette vedette là bas ?» Indiqua-t-il en montrant un vaisseau tout cabossé de classe constellation, c’était le navire le plus proche dans le hangar. Naya cligna des yeux le temps de se faire à l’idée. «C’est un emploi légitime des codes de l’UEEN.» pointa Jackson. «Prendre le contrôle temporaire d'un vaisseau civil en cas d’urgence. L’AFRICANUS est toujours attaqué, et si ça ce n’est pas une urgence, je ne sais pas ce qui en est une.»

Il n’était pas tout à fait sûr de la légalité d’un tel acte. Ce genre de décision nécessitait un plus haut grade, mais il aimait bien la suggestion et il sentait que le chef aussi. Il sauta sur l’épave de son Hornet. Le cockpit était resté ouvert, et son kit de survie se trouvait là, a portée de main. En une seconde, il ouvrit le kit et sortit son puissant fusil laser P4, avant de retourner rejoindre ses deux camarades qui évaluait le vaisseau civil.

A première vue, la vedette ressemblait a un vieux baquet fatigué a l’état plutôt discutable. Des marques d’impacts décoraient sa coque à plusieurs endroits, et sa tourelle ventrale avait été scellée avec une horrible résine jaune qui devait servir a la garder pressurisée, ce qui n’améliorait ni sa ligne ni son apparence.

«Vous pensez qu’il est capable de voler ?» demanda Naya.

«Il n’y a qu’un moyen de le savoir.» répondit Mac.

«Allons y.» déclara le chef d’escadron brutalement.

Ils coururent sur le pont, esquivant l’équipe de contrôle des dégâts. Jackson jeta un dernier coup d’œil au travers de la vitre du sas et vit que l’araignée argentée était déjà de retour dans l’arène, menant ses chasseurs de soutien vers l’AFRICANUS. Un autre tir de barrage du vaisseau aux nombreuses ailes toucha le gros navire dans son quart tribord, et des flash de feu et des jet blancs d’air s’échappant de la coque contrastèrent avec le noir de l’espace.
Le grand navire s’engagea dans le début d’un tonneau alors que les ingénieurs actionnaient les propulseurs de manœuvres pour essayer de le garder stable.

Quand ils arrivèrent à la vedette, la voir de plus près ne fit rien pour augmenter leur confiance. Si le navire avait eu un nom, il n’était imprimé nulle part sur la coque où ils pouvaient le voir. «Probablement des contrebandiers.» présuma Naya avec mépris. il montra du doigt la tourelle dorsale, a peine visible en haut de la coque. «Des canons laser jumelés Mark V. du matériel un peu lourd pour un innocent transporteur.»

Jackson s’était déjà glissé sous le ventre du navire, contournant le dôme de résine pour jeter un œil a un long et crasseux baril gluant comme l’arrière d’un Stinger. «C’est un vieux modèle de constellation, peut être un Mark 1. "Jetez un œil a ça." dit-il. «A moins que je ne me trompe, c’est un canon à particules.»

«Définitivement pas un transport de marchandise.» confirma Mac, se baissant pour confirmer les supposition du lieutenant. «Et il est stationné le nez vers la sortie, comme si ils voulaient être prêt à un départ rapide.»

«Ce qui concorde avec nos projets.» remarqua le chef d’escadron. Elle semblait être rassurée quand aux mérites du navire, et Jackson pouvait voir pourquoi. La résine couvrant le lance missile était horrible, mais elle avait été posée de manière uniforme et s’accordait au contour de la coque. La surface extérieure était effrayante, éraflée et tachée, mais de plus près on pouvait voir que la coque était lisse et très solide. Le Constellation Mark 1 est peut être vieux, mais il a une coque robuste et des emports pour de nombreuses armes puissantes. Il lui manque le petit chasseur embarqué du Mark 3, mais celui si semble combler ce manque avec de sérieuses améliorations de puissance de feu.

Le navire reposait sur trois supports métalliques, et un coup d’œil rapide montrait qu’ils étaient solide, suffisamment résistant en tout cas pour supporter un atterrissage très rude. C’était le cheval de trait des navires, mais il semblait en effet pouvoir travailler très dur.

«Allons donner la bonne nouvelle a l’équipage.» dit Naya, avec ironie. La rampe d’embarquement était déjà baissée, les menant a un intérieur sombre. «Couvrez moi les amis.» ordonna-t-elle, mettant son casque avec son adaptateur d’obscurité au dessus de sa fine mèche de cheveux blonds.

Jackson sorti son arme de poing et prit position sur sa droite. Comme il le faisait souvent, il portait une arme qui était significativement améliorée, comparée aux armes de poing standard des pilotes, le pistolet laser Behring 33. Jackson préférait porter la version a barillet court du MaxOx P4. Le pistolet mitrailleur n’avait pas la portée de tir d’un long canon, mais dans les zone restreintes, il méritait son surnom de «balayeur de pièce» avec son canon a répétion énergétique. Il remarqua que Mac, s’était procuré, de quelque part dans le hangar, un Behring et le contre-maitre avait prit position sur le coté gauche du chef, tenant le pistolet en position de tir.

«C’est le Lieutenant Commandeur Naya antoinette, de l’UEEN !» cria-t-elle vers le haut, vers l’intérieur sombre du navire. «Nous allons monter a bord pour cas d’extrème urgence ! Ne résistez pas, et vous ne serez pas mis en détention. Votre navire vous sera restitué dès que possible.»

Il entendirent un bruit sourd, quelque part à l’intérieur du navire, suivi par le martellement de bruit de pas à l’extérieur. d’un geste, Naya envoya Jackson en bas pour enquêter tandis qu’elle et Mac continuaient de monter a la rampe.

Tenant son P4 à deux mains, le jeune pilote descendit la rampe. il vit une écoutille ouverte entre les moteurs du constellation et aperçu deux hommes couvert de saleté, sprinter vers le portail public qui connecte le hangar au pont d’affaire de la station orbitale.

«On dirait que l’équipage à abandonné sans demander son reste.» rapporta-t-il, en remontant la rampe pour trouver le chef qui se trouvait dans le cockpit à deux sièges. «Deux hommes, ils sont sans doute déjà allés explorer le bar. Je penses que vous aviez raison de penser que c’était un navire de contrebandier.»

«Et bien, au moins cela veut dire qu’il est capable de voler.» déclara Antoinette à contre cœur. «Je vais jeter un œil aux contrôles de vol, vous les mecs, vérifiez le reste de la cabine.»

«A vos ordres, chef.» répondit Jackson. il commença le long du passage vers le compartiment moteur, tandis que Mac, se glissait dans la tourelle dorsale. Avant que le pilote n’atteigne La fin du corridor en forme de tube, le quartier maitre avait mit en marche la tourelle. D’en bas, Jackson pouvait entendre qu’elle pivotait librement et qu’elle fonctionnait bien, avec juste quelques vibrations passant au travers de la coque.

Il vérifia à bâbord et trouva une soute, petite et compartimentée. Il n’y avait rien de grand ici, bien qu’il ne prit pas le temps d’inspecter tout les emplacements. A tribord il trouva une soute identique, si ce n’est que les emplacements ici étaient ouverts et vides. Peut-être étaient ils en plein milieu d’un déchargement, spécula-t-il.

Une autre écoutille ouvrait sur un casier a outils, situé entres les moteurs, un coup d’œil rapide permettait de voir qu’il était très bien équipé. Le navire était divisé en plus de compartiment que les autres vedettes que Jackson avait pu voir auparavant. Une autre marque que c’est un ancien modèle. Il vit des râteliers de pièces détachées pour les moteurs, et d’armes, ainsi qu’une station de soudure et une impressionnante collection de machinerie d’analyse informatique. Les circuits étaient en veille pour le moment, mais quelques lampes bleus clignotantes, confirmaient qu’il ne faudrait pas longtemps pour les rallumer.

Il atteignit la dernière écoutille, juste au dessus de la station de tir pour le canon a particules. Un coup d’œil au générateur de puissance et à l’installation de tir confirmèrent sa première supposition. C’était un canon à plasma A&R Centurion, avec une fixation pour tir arrière. En d’autres mots, une arme très puissante, certainement pas standard pour un navire civile innocent dont l’équipage tiens a respecter les lois.

Il admirait toujours le canon a plasma quand il ouvrit la dernière écoutille, C’est sans doute pour cela qu’il ne remarqua pas le poing qui surgit des ténèbres pour le frapper en pleins dans le nez.

«Bon sang !» cria-t-il par réflexe, tombant a la renverse, gardant une main sur son visage ensanglanté. Il essaya de cligner des yeux pour nettoyer ses yeux des larmes qui arrivèrent en réponse à la douleur, alors qu’il goutait son sang, et qu’il savait qu’il était dans une position très désavantageuse.

Il leva le P4 mais il était déjà trop tard. Un personnage surgissant des ténèbres lui cogna l’arme hors des mains. Un autre coup de poing vola vers ses narines douloureuses et il put à peine le parer de sa main libre.

«Qui êtes vous ?» demanda son attaquant d’une voix immanquablement féminine. «Et par Hadès, que faites vous sur mon navire ?»

La femme tenta de donner un coup de pied de coté qui lui aurait sans aucun doute brisé le genoux, mais Jackson avait récupéré assez pour le repousser la laissant momentanément retomber dans les ténèbres de la cabine. Il l’attrapa, se retournant en l’air et retombant au sol sur elle. La force de atterrissage lui vida les poumons et ce souffle puait le whisky et la fumée de Stim, étouffant presque le pilote.

Il la maintenait à terre, ignorant le sang qui pissait de son nez, de toute évidence cassé, et il la fixais du regard. Elle était forte, et luttait férocement pour se libérer, mais il était plus grand et plus en colère qu’elle.

Et elle était, présumait-il, toujours saoule. elle portait un kakis très sale, avec un T-shirt a moitié ouvert. Oui c’était une femme, pas de doute possible. Et elle avait un visage gras et les sourcils froncés et des cheveux noir mal peignés. Presque aveuglé par la douleur de son nez, Jackson remarqua tout cela tout en cherchant a tâtons son P4, il trouva la crosse et le souleva pour que le canon se trouve pile face a son nez.

«Par le grand vide, qu’est-ce que vous croyez faire là ?» gronda-t-elle. «Laissez moi, espèce de fils de pute !»

«Vous n’avez pas encore compris ?» dit-il froidement, mettant en charge le pistolet laser avec un clic très audible. «C’est notre navire maintenant.»

A  S U I V R E . . .

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