Tonya traversa le hall en fulminant avec Senzen sur les talons. Les employés de Shubin s’écartaient sur son passage. Quelques minutes plus tôt, Arlington les avait confiés à l’un de ses assistants, qui leur avait expliqué le mode de remboursement des frais et comment rester en contact. Elle y prêta à peine attention; elle enrageait toujours à cause du tour que lui avait joué Senzen.
L’Artemis.
Lancé en 2232, il s’agissait d’un vaisseau générationnel avec cinq mille âmes en hibernation à son bord, à destination de GJ 667Cc et sous le contrôle de Janus, une Intelligence Artificielle. C’était la première expédition de l’humanité vers les étoiles. Peu de temps après qu’il ait quitté notre système solaire pour entrer en territoire inconnu, tout contact fut perdu.
Le tonnerre grondait par dessus le rugissement des puissants moteurs. La puanteur du diesel et de la terre brûlée saturait l’atmosphère. La pause du foreur était sur le point de s’achever. Il savoura une dernière bouffée de son Stim. Il aurait pu jurer qu’il venait juste d’allumer cette saloperie. Alors même qu’il l’écrasait sur l’éboulis de gravats noirs, son corps avait déjà commencé à lui en réclamer un autre. Il l’ignora et rejoignit le reste de son équipe dans la longue descente vers le site. Il longea une flotte de Transport-cuves. Les immenses véhicules de forme sphérique flottaient sur un lit d’Anti-Grave, tandis que leurs tubes ramassaient la lave concassée pour la traiter. Encore plus loin, il y avait les Racleuses. Leurs lames hurlaient comme des harpies en sciant la roche.
Un murmure dans l'obscurité : prélude à la génération perdue.
Les gens compliquent les choses. Ils ont toujours été bons pour ça. Regardez le fonctionnement de toutes les civilisations, vous verrez le chaos, la confusion et la frustration. Ils peuvent-être Humain, Xi'An, Banu, Vanduul ou n’importe qui. Nous pouvons être différents, mais au fond nous trouvons les mêmes peurs, sentiment d'insécurité et angoisses qui nous rongent au fond de nous.
Tonya Oriel regardait l'abysse béant par la fenêtre. L’Adagio numéro 4 de Kaceli résonnait doucement à bord du vaisseau vide. Les détecteurs balayaient en boucle tous les spectres à la recherche d'anomalie.
Le sénateur Hannigan était Caro. A la seconde où j'ai fait le lien, tout a commencé à prendre sens : Les vaisseaux sénatoriaux ne sont pas soumis au contrôle des douanes, et sa position lui permettait de surveiller et de compromettre les enquêtes de l'Advocacy, ce bâtard était aussi membre de la sous commission pour le développement et l'expansion, ce qui lui donnait un accès total à tous ces mondes vierges, grouillant de propriétés non distribuées.
Je regardais le gamin qui m'avait volé mon nom à travers le viseur des deux armes. Le faux moi frissonnait et bredouillait mais il ne bougeait pas. Je constatais qu'il portait un pistolet bon marché qui aurait sans doute explosé au lieu de faire feu et un bâton expansible qu'il portait à sa botte. Je lui pris et les jetais dans la rivière.
Personnellement, je ne me considère pas comme une personne vaniteuse, mais il y a une certaine fierté, un certain calcul, vous tenez à votre réputation. Donc le fait qu'un enfoiré est dehors utilisant votre nom est déjà quelque chose d'assez embêtant en soi, mais qu'en plus il kidnappe des gamins pour les vendre comme esclaves. Ca me donne envie de faire couler le sang.